Le grand besoin pour un traité devient apparent suite
aux problèmes issus de la ruée vers l'or du Klondike. Lorsque les
nouvelles de la découverte, souvent exagérés, se répandent, de plus en
plus de mineurs se rendent au Yukon en passant par Edmonton par ce que
l'on connaît comme la voie terrestre entièrement canadienne. Les
routes varient, mais sans doute l'intrusion intensive par les
prospecteurs enthousiastes des territoires des autochtones entraîne des
problèmes: les peuples des premières nations rapportent que des mineurs
tuent leurs chiens et leurs chevaux, et éloignent le gibier qu'ils ont
besoin pour survivre. En bref, cette invasion de mineurs dérange le mode
de vie des premières nations, et puisque la pression augmente pour la création
d'une route par la voie terrestre qui traverse les terres des indigènes
du Yukon, une solution doit être trouvée. Le gouvernement canadien
craint que la ruée vers l'or va augmenter la colonisation du Bouclier
canadien, riche en minéraux, et dans la région de la Rivière-la-Paix.
Afin d'éviter une ruée de squatters à l'avenir, un traité est
absolument essentiel. De plus, puisque le peuple des premières nations
est mécontent d'avoir des prospecteurs qui empiètent sur leurs
territoires, le gouvernement constate que la situation est idéale pour présenter
un traité aux indigènes.
Cela prend beaucoup de négociations par des forces
externes pour convaincre le peuple des premières nations que le traité no
8 est dans leur meilleur intérêt. Les missionnaires catholiques et
anglicans, particulièrement le père Albert Lacombe, jouent un rôle
important pour convaincre le peuple des premières nations de signer le
traité no 8. La date de la signature du traité
s'approchant, mais malgré tout, personne ne sait quel en sera le résultat,
ni comment les indigènes vont répondre. Ces derniers s'inquiètent de
perdre leur terre et leurs droits à la chasse, à la trappe et à la pêche,
leur gagne-pain étant directement tributaire de l'usage de leur
territoire. Le gouvernement les rassure que leur mode de vie ne sera pas
restreint et qu'ils n'exempté de taxes et de conscription militaire,
ce qui réassure les indigènes un peu.
Le 21 juin 1899, à Grouard, Alberta1,
six chefs des premières nations signent le traité no 8. Ainsi
débute le processus du traité qui, une fois complété, va inclure le
territoire entre Athabasca Landing et le Grand lac des Esclaves, et du lac
Athabasca aux Rocheuses. Ce sera le plus grand traité au Canada.
Tiré de Vision
Quest: "Oti nekan", Treaty 8 Centennial Commemorative Magazine
avec la permission de Tanner Young Marketing Ltd., Traduction de Juliette
Champagne. |