Au
contraire de leurs homologues du Sud, les peuples de la région du Traité
8 n'ont pas un système de chefs en place qui peuvent représenter le
groupe. En conséquence, le commissaire du Traité 8 arrivé tôt,
explique que les membres de la commission seraient en retard, cite les
termes et les conditions du traité, et essaye de convaincre les gens d'élire
des chefs et un conseil (headmen). KesNooShayoo, un chef
communautaire fort estimé est choisi, ainsi que WeeCheeWaySi Sis, Félix
Giroux, Charles Nee Sue Ta Sis, et un aîné du lac Esturgeon nommé Le
Capitaine.
Le père
Albert Lacombe, son évêque monseigneur émile Grouard, le vicaire
apostolique du vicariat de l'Athabasca-Mackenzie, deux membres du clergé
anglican sont présents, ainsi que 11 policiers de la Royale gendarmerie
royale du Nord-Ouest qui font partie de la commission pour des raisons de
sécurité et qui font figure d'autorité. En tout, le groupe, qui inclut
cuisiniers, porteurs et interprètes, est composé de 26 personnes qui
partent ensemble dans un convoi de chariots pour faire le long trajet. Le
groupe voyage plus de 480 kilomètres et arrive 21 jours plus tard à
Willow Point, dressant le camp à l'est de Grouard, le village qui plus
tard deviendra Lesser Slave Lake Settlement. Au camp, des tipis sont dressés
dans tous les sens, et l'ambiance est à la fête alors qu'arrivent de
plus en plus d'Amérindiens et d'autres observateurs venus pour voir l'événement.
Le jour
suivant, le 20 juin, les procédés officiels se mettent en marche. Une
grande toile de tente a été dressée en laissant un côté ouvert. Là,
David Laird et plusieurs dignitaires sont assis à une table aux côtés
du père Lacombe, Mgr Grouard, les interprètes et les missionnaires
anglicans. À l'exterieur, une foule de cris et de métis sont réunis
pour entendre les termes du traité. Laird se lève et s'adresse à eux.
«Mes frères rouges! Nous sommes venus ici aujourd'hui, envoyés par la
Grand-Mère (la reine Victoria) pour Traitér avec vous.» Il explique aux
indigènes qu'ils ne sont pas obligés d'accepter l'offre du traité et il
tâche d'apaiser leurs inquiétudes à ce sujet. «Nous savons que
certains vous ont raconté des histoires disant que si vous signez vous
allez devenir des serviteurs et des esclaves; nous voulons vous rassurer
que ce n'est pas le cas, vous serez aussi libres après la signature du
traité que vous l'êtes maintenant. Si vous refusez, il n'y a aucun tort;
nous ne deviendrons pas de mauvais amis pour cela, leur dit Laird ».
«Les Indiens d'ailleurs qui ont pris le traité jadis, sont bien
mieux équipés maintenant qu'ils ne l'étaient auparavant. Ils cultivent
des céréales et élèvent du bétail comme les Blancs. Leurs enfants ont
appris à lire et à écrire.» Il poursuit en élaborant les termes du
traité. On promet à chaque famille de cinq membres un mille carré (640
hectares) de terres «en commun», des terres qui sont la propriété de
la bande. Les individus qui ne veulent pas vivre avec une bande reçoivent
64 hectares (160 a. de terres) de terres à part. De plus, chaque personne
recevrait une prime de 12 $ en plus de 5 $ chaque année dorénavant.
Les chefs devaient recevoir 25 $ chaque année, en plus d'une médaille
d'argent, un drapeau, et un nouveau costume à chaque trois ans. En
retour, explique Laird, on s'attend que le peuple indigène permette aux
mineurs et aux voyageurs de voyager sur leur terre. On promet aussi du matériel
d'équipement et d'approvisionnement, de l'entraînement en agronomie, de
l'assistance médicale, de la protection policière et de l'instruction
pour les enfants. Pour les Métis, l'option des certificats -
remboursables en argent ou en terres - est offerte lors de la
signature du traité. Une certaine confusion, créée par le gouvernement
qui apporte la commission de concessions de terres aux métis en même
temps que la commission du traité, fait que les peuples des Premières
nations n'ont pas une idée claire de ce qu'ils doivent accepter et
approuver. De plus, le paiement des certificats aux métis dépendant de
la signature d'un traité, on pense que les individus qui optent pour le
scrip sont d'accord avec la colonisation et par conséquent peuvent mettre
de la pression sur les autres pour l'acceptance du traité.
Ensuite, le
discours de Laird est traduit par Tate et Cunningham, après quoi le
porte-parole amérindien a l'occasion de poser des questions. Le chef
KeeNoo Shayou exprime son inquiétude: «Vous dites que nous sommes frères.
Je ne comprends pas comment nous le sommes. Je vis différemment de vous.
Je peux seulement comprendre que les Indiens vont bénéficier un peu de
votre offre». Ross lui assure qu'ils n'ont rien à perdre en signant. «Tous
les droits que vous avez maintenant ne seront pas dérangés, en conséquence,
ce que vous allez recevoir de plus ne doivent être que des bénéfices,
dit Ross. L'homme blanc va certainement venir pour développer votre pays,
ajoute-t-il, nous devons venir avant lui pour expliquer les relations qui
doivent exister entre vous, et ainsi éviter des problèmes».
Moostoos, grand orateur, poursuit et convainc les gens d'accepter
les promesses de Laird et des autres. «J'accepte votre offre, dit le Capitaine. Je suis vieux et misérable
maintenant... quand j'étais jeune, j'étais capable et je gagnais ma vie
indépendamment. Maintenant, je suis vieux et faible et incapable d'en
faire autant. Les termes sont-ils pour toujours? Pour aussi longtemps que
le soleil brillera sur nous?» Laird leur assure que les termes du traité
vont durer pour toujours, et ensuite le père Lacombes' adresse à eux en
cri, en leur promettant: «Votre mode de vie ne sera pas changé par le
traité, et vous aurez vos primes d'année en année, aussi longtemps que
le soleil brillera et que la terre existera. En conséquence je termine
mon discours en vous disant: Acceptez!» [suivre]
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Traité 8, deuxième partie: Trouver des leaders et élisant des chefs
Résumé: Les peuples des Premières nations du Nord de l'Alberta n'avaient pas de chefs. Comment le gouvernement s'attendait-il de négocier un
traité. Écoutez pour savoir!
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Traité 8, troisième partie: Les premiers signes de discorde entre les Indigènes
Résumé: On arrive à un accord pour le traité, mais sous la pression du gouvernement et d'un groupe
inattendu. Écoutez pour en savoir plus.
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Tiré de Vision
Quest: "Oti nekan", Treaty 8 Centennial Commemorative Magazine
avec la permission de Tanner Young Marketing Ltd., Traduction de Juliette
Champagne. |