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Vie de Femme Idéale
Dans son essai, "'I Wish the Men Were Half as Good': Gender Constructions in the Canadian North-Western Mission Field," Myra Rutherdale explique comment l'image des premiers missionnaires était très masculine. Des missionnaires comme le Père lacombe et John
McDoughall, par exemple, étaient réputés pour leurs caractéristiques masculine, telles que leur courage, leur prise de décision, leurs tendances à l'action et leur réussite dans la vie de plein air. John
McDougall, particulièrement, a écrit beaucoup d'histoires de ses aventures dans le monde sauvage lorsqu'il
chassait, descendait les rapides en canoë ou survivant avec un minimum de vivres dans les conditions les plus
dures. Les femmes missionnaires, quant à elles, émergeaient comme l'image de la féminité idéale - chaste,
pieuses, parfaite mère de famille et de communauté et loyale sans fin au missionnaire mâle. Elizabeth Chantler McDougall était même surnommée la "Madonna de
l'Ouest", illustrant apparemment ces qualités. Son fils, John McDoughall, par
exemple, écrit d'elle: "Mère était une femme chrétienne forte -
contenue, patiente, laborieuse, pleine d'assurance tranquille et apaisante, particulièrement qualifiée pour être la compagne et l'aide de celui qui devait faire son chemin dans la nature sauvage de ce nouveau monde." Les religieuses assumaient aussi une sorte de rôle d'épouse ou
maternel, leur tâches principales étant de prendre soin des missionnaires mâles, s'assurant que toutes les tâches domestiques entourant sa vie de tous les jours soient complétées. Le caractère des ces femmes et leur travail entrait dans le moule de l'idéal féminin, elles dirigeaient la sphère domestique et étaient soumises aux hommes - s'occupant des hommes missionnaires et les aidant à propager les valeurs et la morale chrétiennes.
Une des principales manières comment les femmes missionnaires et les femmes colons en général étaient supposées propager la christianisme était d'agir comme rôles modèles pour les femmes
autochtones. En déployant les vertus de la féminité idéale, on espérait que les autochtones adopteraient à leur tour ses qualités. Myra Rutherdale déclare qu'on faisait peu pour apprendre aux hommes autochtones de se conduire comme des parfaits
gentilhommes, mais par contre, on faisait beaucoup pour essayer de faire des femmes autochtones de parfaites dames. En 1907, par
exemple, dans un article publié par le Canadian Churchman, une Canadienne écrivait:
Ma chère soeurs
colonisatrices, vous qui êtes parmi les indiens, vous êtes dotées d'un pouvoir divin que vous devriez utiliser sur eux ou toute autre race où vous pourriez être en contact - c'est le pouvoir de
l'influence... Dans vos foyers chrétiens, par votre manière modeste, par votre façon juste de traiter avec
tous, faites leur voir ce qu'elles devraient chercher à copier, plus que les bijoux et les vêtements coûteux qui, à leurs
yeux, sont tout ce qu'elles ont besoin pour devenir une dame.[Rutherdale 37]
Ce sont les femmes qui étaient considérées être le centre de la famille et du foyer, et, par conséquent, le centre de la communauté. Si la femme était "civilisée", elle propagerait, à son tour, la "civilisation" à sa communauté et à ses enfants - la prochaine génération. Bien que les hommes dirigeaient ce processus de civilisation, ce sont les femmes, d'abord les missionnaires féminines et ensuite les femmes autochtones qui étaient son principal vecteur.
Sources:
-
Castonguay, Thérèse. A Leap in Faith: The Grey Nuns Ministries in Western and Northern Canada. Vol.
1. Canadian Cataloguing in Publication Data, 2000.
-
McDougall, Annie. "Pioneer Life in the 1870s." Alberta History 1998 46(3): 25-27.
-
McDougall, John. Parsons on the Plains. Ed. Thomas
Bredin. Ontario: Longman Canada Limited, 1971.
-
Rutherdale, Myra. "'I Wish the Men Were Half as Good:' Gender Constructions in the Canadian North-Western Mission Field, 1860-1940."
Telling Tales: Essays in Western Women's History. Eds. Catherine Cavanaugh and Randi
Warne. Vancouver: University of British Columbia Press, 2000.
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